Dans un ouvrage prenant la forme d'un réquisitoire contre la démarche de la Haute autorité de santé (HAS) en matière d’évaluation des ESSMS, quatre universitaires analysent les premiers retours de professionnels. Face à "la rigidité" de cette procédure perçue "comme une inspection", l’une des autrices appelle à investir la période d’auto-évaluation afin "de mener une réflexion sur les pratiques réelles".
Alors que la nouvelle procédure d’évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) pilotée par la Haute autorité de santé (HAS) est sur les rails depuis bientôt deux ans, quatre universitaires fins connaisseurs du secteur de l'action sociale, publient un essai (1) particulièrement critique de cette méthode.
« Le référentiel de la Haute autorité de santé a constitué un véritable choc pour les travailleurs et intervenants sociaux, déboussolés par cette nouvelle façon de mesurer à partir d’une profusion de critères », lance, dès la première phrase d’introduction, le sociologue Jean-Louis Laville.
Par la suite, il retrace la genèse de l’évaluation en mettant en avant la « dérive techniciste » qui a abouti à la méthode de la HAS. Il y dénonce l’évolution de cette démarche conduisant à « la fétichisation des procédures », « l’absence de contextualisation » et « la dévalorisation de l’informel et du collectif ».