Trois ans après le lancement d’une réflexion sur les placements pour la protection judiciaire de la jeunesse, les associations impliquées attendent encore le plan d’action qui devait en être tiré. L'enjeu est d'en "redonner du sens" en lien avec le milieu ouvert.
La protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), décidément, peut compter sur ses associations habilitées. Plus de trois mois après ses Assises du placement judiciaire, organisées le 3 octobre 2022 à Paris, il faut aller sur le site d’une de leurs fédérations, Citoyens & justice, pour avoir un aperçu de ses conclusions.
Trois ans d'États généraux
La grand-messe était pourtant censée parachever près de trois années d’« États généraux », mobilisant des milliers de professionnels de la justice et des associations autour d’un objectif : améliorer le recours aux placements, que ce soit en foyers, en familles d’accueil, en centres éducatifs fermés (CEF) ou renforcés (CER). Au micro des Assises, la directrice de la PJJ, Caroline Nisand, avait certes bien énoncé plusieurs mesures d’un « plan d’action » ambitieux. Il lui reste aujourd’hui à l’officialiser.
« Heureusement que Citoyens & justice a pris la plume, sinon rien n’en serait ressorti », soupire Pierre-Alain Sarthou, le directeur général de la Cnape. « Nous sommes à peu près sûrs qu’en interne les services de la PJJ en ont eu un bilan détaillé. Mais pour les associations et pour le grand public, rien n’a encore transpiré. C’est quand même dommage, au regard de notre mobilisation. »