Alors que la nouvelle procédure d’évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) entre en vigueur, le centre départemental de l’enfance et de la famille de Gironde a déjà mis en place des outils proches de ceux de la Haute Autorité de santé (HAS). Explications avec David Brochard, le directeur "qualité, évaluation, projet d’établissement, innovation".
Vous avez développé une démarche globale d’amélioration de la qualité au sein du centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF) de Gironde, comment s’est-elle construite ?
David BrochardDès 2012, nous avons recruté une personne dédiée à la qualité afin d’acculturer les équipes à cette notion. Mais cela ne suffisait pas : nous déclarions des évènements indésirables graves (EIG) qui méritaient des mesures correctives que nous n’avions pas toujours le temps de mettre en place.
Dans le cadre de notre évaluation interne, nous avons cherché des outils permettant de recueillir la parole des personnes accueillies dans nos cinq maisons (voir encadré). En 2018, nous avons mis en place l’« usager-traceur » qui s’inspire du « patient-traceur » développé dans le secteur sanitaire.
Comment vous y êtes-vous pris ?
D. B.Nous avons créé un référentiel de 171 items permettant d’interroger les personnes sur tous les axes de leur accompagnement. L’idée est de cibler quelques situations et de prendre le temps, sur la base de ce référentiel, d’explorer, avec le jeune et sa famille, le déroulé de son parcours et le respect de ses droits.
Comment sélectionnez-vous les situations ?
D. B.Un comité « qualité gestion des risques » choisit des situations à explorer dans l’année à venir. Pour cela, il s’appuie sur le projet d’établissement, l’évolution de la structure (création, fermeture de services), le nombre d’EIG…
Par exemple, il peut décider d’analyser la situation d’un adolescent en fin de séjour qui doit être orienté ou d’un bébé qui arrive en pouponnière.
Et ensuite ?