Pendant six semaines lors du confinement, Eve Guillaume a raconté la vie de l'Ehpad qu'elle dirige en Seine-Saint-Denis. Nous sommes retournés la voir deux mois plus tard pour tirer les enseignements d'une crise sanitaire qui n'est pas forcément terminée.

Depuis janvier 2020, tout juste sortie de formation, elle dirige l'Ehpad Lumières d'automne, une structure publique située à Saint-Ouen (93). Quelques semaines après son arrivée, Ève Guillaume a dû affronter avec son équipe la terrible pandémie du Covid-19. Découverte par les réseaux sociaux (Twitter), nous l'avions interrogée fin mars dans un article « Comment les Ehpad pallient à tous les manques ? » avant de lui proposer de nous raconter semaine après semaine la vie d'un Ehpad au temps du Covid.  Ce qu'elle a fait brillamment entre le 6 avril et le 11 mai.   

Deux mois après, nous avons décidé de retourner voir Ève Guillaume, cette fois dans son établissement de Saint-Ouen. Pour assurer une continuité dans nos informations nous avons voulu l'interroger sur les enseignements qu'elle tirait de cette très mortelle pandémie. Entretien.

Madame Guillaume, peut-être pourriez-vous faire les présentations de l'Ehpad où nous sommes...

Ève GuillaumeCet établissement « Lumières d'automne », en référence au siècle des Lumières, fait suite à un hospice créé sur place en 1888. Il a été ensuite transformé en maison de retraite, avant de connaître une extension en 1988. L'Ehpad est un établissement public autonome qui ne dépend ni d'un hôpital ni d'un CCAS. En Seine-Saint-Denis, nous sommes cinq dans ce cas de figure. Nous avons dès lors plus d'autonomie qu'un Ehpad appartenant à un groupe associatif ou commercial. Mais nous risquons de nous retrouver également isolés. Voilà pourquoi nous avons conduit des rapprochements avec d'autres Ehpad.

Votre Ehpad présente, je crois, des caractéristiques singulières en termes de population accueillie...