Que peuvent faire les éducateurs de rue pour renforcer la cohésion sociale autour des cités ? Puisque "faciliter l’insertion" fait partie de leurs missions, certains comptent bien rapprocher les habitants, aujourd’hui déchirés. Avec des moyens cependant limités.
Les éducateurs de rue peuvent-ils faire reculer le Rassemblement national (RN) ? Face à une question aussi frontale, Luc Paya, chef de service à l’Association de prévention spécialisée de l’Hérault (APS 34), rappelle une évidence : « On ne va pas faire de la lutte contre le RN notre mission, ça ne rentre pas dans notre cahier des charges ! » Difficile, évidemment, d’orienter une politique publique dans un sens aussi partisan…
Il reste que cette mission de l’aide sociale à l’enfance (ASE) consiste à organiser des « actions collectives visant à prévenir la marginalisation et à faciliter l'insertion ou la promotion sociale des jeunes et des familles », comme le définit l’article L 221-1 du code de l’action sociale et des familles.
Dès lors, si l’extrême droite se dresse à l’ombre des cités, en s’appuyant sur le rejet et la peur de leurs habitants « immigrés », alors les éducateurs de rue ont sans doute un rôle à jouer pour la désamorcer.
Pour la République
Dans l’Aude, où le RN a obtenu 47 % des voix de moyenne au 1er tour, l’association « Accompagner bâtir prévenir » (ABP) se voue d’ailleurs à lutter contre « toute forme d’exclusion », comme le relève sa directrice Patricia Soumaille. Face à un parti qui porte « des valeurs de catégorisation, d’exclusion et de rejet, on ne peut donc pas rester insensibles. Surtout que les publics que nous accompagnons risquent d’en être les principales victimes ».