Cela reste encore rare, mais pourrait se développer dans les prochaines années. Une start-up de moins de dix salariés évolue dans un espace d'un Ehpad parisien. Un moyen de soutenir le développement de structures de l'ESS et surtout de favoriser les échanges entre générations tout en changeant le regard sur le grand âge.
Ce matin, Dany est en colère. Il a pris place dans la salle de télé de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) La Pirandelle, dans le 13e arrondissement de Paris, où il réside. C'est là que sont installés les salariés de la jeune équipe d'Arbitryum, une société qui travaille à améliorer la liberté des résidents en Ehpad. Leur porte est toujours ouverte… De porte, d'ailleurs, il n'y a pas.
« Je vous aime bien »
Les trois salariés présents ce matin-là lèvent le nez de leur ordinateur pour écouter Dany. Ils le rassurent quand il annonce vouloir quitter cet Ehpad. Les mots et l'attention de Mathilde, Eugénie et Mohamed arrivent à le calmer. Dany lance alors un « Je vous aime bien » et reconnaît : « Cela fait du bien de parler quand j'ai des problèmes. » Quelques minutes avant lui, « Mado » s'était également assise sur une chaise : peu de mots, mais une pelletée de sourires et de gentillesse.
Ainsi va la vie trois jours par semaine dans cette pièce située à côté du restaurant et ouverte aux quatre vents. « Avec beaucoup de résidents qui viennent dans cette salle ou qu'on croise dans l'établissement, on ne parle pas beaucoup, mais dans le regard, on voit souvent des grands sourires », explique Mathilde Boulet, chargée de développement du coworking en Ehpad (lire l'encadré).