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Article17 mars 2020
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Face au covid-19, les services sociaux passent au téléphone

Les « maisons des solidarités », polyvalences de secteur et autres CCAS ont parfois dû fermer les accueils du public, pour mieux prévenir la pandémie liée au coronavirus. Mais des permanences téléphoniques sont au moins assurées par les travailleurs sociaux.

Le confinement strict est désormais en vigueur, ce mardi 17 mars après-midi, mais dans les Hauts-de-Seine, au service social de Châtenay-Malabry, un agent répond encore au bout du fil… « Oui mais uniquement par téléphone ! Ou alors en cas de grosse urgence, nous pouvons encore vous donner rendez-vous ici. » Ainsi se dessine la « continuité d’activité » organisée dans bien des services sociaux des collectivités territoriales, aux premiers jours du confinement généralisé contre le covid-19. Les assistants sociaux, désormais, y accompagnent donc par combiné interposé…

Deux organisations

Parmi les départements les plus peuplés, le Nord, le Pas-de-Calais, ou la Seine-Saint-Denis, ont ainsi fermé au public leurs « maisons des solidarités » et autres « circonscriptions sociales » ; mais ils y assurent encore des permanences téléphoniques. Et, à l’image des Hauts-de-Seine, d'autres ont maintenu en outre la possibilité d’un accueil physique, mais seulement « après appel téléphonique » ; il en est ainsi des Bouches-du-Rhône ou de la Gironde. On retrouve ces deux types d’organisation dans la plupart des départements observés.

Allocations maintenues

En outre, dans leurs communications à leurs administrés, ces collectivités précisent souvent que le versement des allocations individuelles de solidarité est, naturellement, maintenu pour les prochaines semaines… Du Rhône à la Charente-Maritime, en passant par la Côte-d’Or, ils sont nombreux à rassurer ainsi les allocataires du RSA, de la PCH ou de l’APA.

Accueils en CCAS

Quant aux centres communaux d’action sociale (CCAS), du moins dans les villes de plus de 10 000 habitants, ils « maintiennent pour la plupart un accueil du public mais seulement après prise de rendez-vous par téléphone », rapport Benoît Calmels, le délégué général de l’Union nationale des CCAS (Unccas). Quelques-uns, cependant, ont préféré fermer totalement leurs accueils.

Et des personnels manquent-ils déjà à l’appel à travers ces services sociaux ? « Certains sont effectivement infectés et confinés à domicile, mais on ne nous remonte pas de gros problème », s’étonne presque Benoît Calmels. « Mais c’est souvent dans ces moments de crise qu’on voit combien notre service public tient debout ! »

Assistante sociale confinée

Employée par le département du Jura, l’assistante de service social Françoise Rouast, pour sa part, se désole : « Je suis confinée depuis hier après-midi car je suis une personne à risque », écrit-elle ce 17 mars sur Facebook. « Je suis traversée par une multitude de sentiments : rassurée car je me protège des risques, inquiète pour mes collègues qui restent en activité, honteuse/coupable de partir du bureau en laissant mes collègues derrière moi, inutile car je ne suis pas malade. » Surtout, cette vice-présidente de l’Association nationale des assistants de service social (Anas) s’inquiète pour les familles qu’elle accompagne : « J'ai la sensation de les laisser sur le carreau, de les ignorer, les nier. Quid de leurs accès aux droits, de leur besoins fondamentaux ? Les situations familiales complexes avec les enfants présents au domicile peuvent générer de l'angoisse, des tensions. Qui va les soutenir ? A priori, pas moi. Je suis une Assistante Sociale désœuvrée consciente de mes responsabilités et face à une impuissance qui me mine. » Et elle n’est sans doute pas la seule en ces tout premiers jours de confinement.

OlivierBONNIN
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