De Tourcoing à Marseille, des éducateurs de rue se mobilisent auprès des jeunes pour apaiser les colères, après la mort de Nahel à Nanterre. Mais leur mission de protection de l'enfance, évidemment, ne pourra pas seule éteindre les braises.

Mais que fait la prévention spécialisée ? La question revient souvent aux oreilles des éducateurs de rue, pas toujours enclins à rendre compte de leurs missions de protection de l’enfance dans des quartiers populaires. Pourtant, depuis que le jeune Nahel a été tué par un policier à Nanterre le mardi 27 juin, provoquant soudain une déflagration de violences à travers le pays, ces travailleurs sociaux se mobilisent, ici et là, pour contribuer au retour à la paix.

Apaiser le climat

À Champigny-sur-Marne, par exemple, une ville de banlieue parisienne frappée par les feux et les dégradations, les équipes ont déjà mené « beaucoup de travail de rue, dès mercredi et jeudi, en journée, puis le vendredi en soirée jusqu’à minuit », raconte Kadder Righi, directeur de l’association locale, l’ACP. « Nous allons à la rencontre des jeunes, on discute », enchaîne sa collègue Marie-Lou Andron, monitrice-éducatrice. « On leur dit de faire attention, on essaie d’apaiser le climat. »