Alors que les placements conduisent bien souvent à des ruptures et de l'isolement, les professionnels peuvent favoriser les liens d’attachements des enfants et œuvrer ainsi à leurs futurs réseaux, comme l’a expliqué la sociologue Aude Kerivel aux assises du Gepso.
« L’enfant, un être de liens » : le thème des 10e Assises des établissements publics de la protection de l’enfance, organisées par le Gepso sur deux jours à Dijon, pouvait de prime abord sembler bien large. Mais l’intervention de la sociologue Aude Kerivel, dès l’ouverture le 30 novembre, a permis d’en saisir d’emblée tout l’enjeu.
« Capital social »
« On sait la part importante des sans domicile fixe passés par l’aide sociale à l’enfance (ASE), ainsi que l’isolement de nombreux jeunes à la fin de leur placement », rappelle-t-elle d’abord. Et pourtant, la construction de liens d’attachements « denses et multiples » pour les enfants protégés ne leur permettrait-elle pas de se doter au contraire d'un « réseau durable », susceptible de favoriser leur insertion à l’âge adulte ?
Les éducateurs spécialisés ne peuvent-ils pas eux-mêmes contribuer à ce futur « capital social », fait de relations et d’opportunités, déjà décrit par le sociologue Pierre Bourdieu ?