La « fuite » des professionnels du secteur non-lucratif vers le secteur hospitalier (lire notre long format sur le sujet) continue d’inquiéter les organisations nationales. Cette fois, c’est l’Armée du salut et Paralysie cérébrale de France qui exigent des pouvoirs publics une revalorisation des salaires dans le secteur non-lucratif à la hauteur de celle accordée dans le cadre du Ségur de la santé pour le secteur public.
« Au nombre habituellement insuffisant de soignants dans les Ehpad associatifs se rajoute actuellement une impossibilité à fonctionner en équipe complète, du fait de départs des salariés de ces établissements vers les hôpitaux », alerte ainsi l'Armée du salut, dans un communiqué.
Même constat dans le secteur du handicap où « un mouvement de fond conduisant les aides-soignants et les accompagnants éducatifs et sociaux à quitter le champ des établissements pour personnes en situation de handicap pour intégrer le secteur des Ehpad ou le secteur hospitalier » est à l'œuvre, déplore Paralysie cérébrale France dans un courrier adressé au Premier ministre. Alors que « certaines offres d’emploi ne débouchent actuellement sur aucune candidature », elle craint que cette situation ne conduise « à la fermeture de structures faute de ressources humaines suffisantes ».
« Sans des mesures correctives particulièrement urgentes, nous allons vers un secteur de la santé à deux vitesses, renforçant encore les inégalités d’accès aux soins des personnes en situation de handicap », poursuit-elle, exigeant que des « travaux soient engagés sans délai sur l’attractivité des métiers non pris en compte dans le Ségur de la santé ».
Notons que l’accord du Ségur doit être transposé pour les Ephad du secteur non-lucratif dans le cadre d’accords collectifs. Dans la convention collective du 31 octobre 1951, faute de signature majoritaire des organisations syndicales, la Fehap a pris une décision unilatérale qui est actuellement soumise à la procédure d’agrément.
Dans la convention collective nationale du 13 mars 1966, aucun accord n’est à ce stade signé, le sujet est à l’ordre du jour de la commission mixte paritaire du 12 novembre.