La mesure avait été l'une des rares bonnes nouvelles du premier confinement : durant tout l'état d'urgence sanitaire, instauré par la loi du 23 mars 2020, les départements devaient maintenir, dans le dispositif d'aide sociale à l'enfance (ASE), tous les jeunes majeurs qu'ils prenaient déjà en charge.
Sortie de crise risquait-elle de rimer avec remise des jeunes à la rue ? Le collectif Cause majeur appelait à pérenniser cette « interdiction des sorties sèches en protection de l'enfance ».
Il a été entendu, du moins pour un temps. En effet, un amendement du gouvernement au projet de loi organisant « la sortie de crise sanitaire » a été adopté, le 18 mai au Sénat, puis en commission mixte paritaire, le 20 mai. Le texte devrait être rapidement définitivement adopté.
Le répit pour les jeunes majeurs y est prolongé de quatre mois, soit jusqu'à septembre inclus - compte tenu du « contexte économique et social » encore perturbé.
Les charges supplémentaires, qui en résulteront pour les départements, feront l'objet d'une « compensation intégrale par l’État des dépenses effectivement engagées » dans le cadre d'une prochaine loi de finances.
Les sortants de l'ASE de 18 à 21 ans vont-ils se retrouver sans solution dès octobre ? « D'ici là, nous allons nous mobiliser, avec les départements, pour qu'ils aient accès à tous les dispositifs de droit commun mis en place, tels que la garantie jeunes », répond-on dans l'entourage d'Adrien Taquet. « Les jeunes de l'ASE demandent à être traités comme les autres. »
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