Un débat organisé par l'Ajis a permis de confronter les points de vue de l'État, des CCAS et des départements sur la gestion de la crise sanitaire. L'échelon central met en avant les progrès de la contractualisation alors que les collectivités réclament plus de marge de manœuvre et un État plus efficace.
« On n'est pas allé au bout de la décentralisation ». Lors du débat proposé par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), le 18 mai, Frédéric Bierry, le représentant de l'Assemblée des départements de France (ADF), n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat. Le projet de loi 4D, présenté comme décentralisateur par le gouvernement, lui convient-il ? Pas vraiment car les avancées lui semblent très limitées. « La montagne va accoucher d'une souris », dénonce-t-il.
Tensions réactivées
Quinze mois après le début de la pandémie qui a bousculé toutes nos habitudes, peut-on dire que l'État, le bloc communal (communes et intercommunalités) et l'échelon départemental ont travaillé ensemble ou pas ? Quel rôle ont joué les ARS ? Aucun consensus ne se dégage. La crise a plutôt réactivé les tensions, les clivages, chacun regardant les réalités de sa fenêtre et trouvant que l'autre pourrait mieux faire.
Contractualisation
La directrice générale de la cohésion sociale (DGCS), Virginie Lasserre, a tendance à réfuter l'idée selon laquelle l'État grignoterait sur les compétences des collectivités. « Depuis quelque temps, insiste-t-elle, nous développons la contractualisation avec les collectivités locales, par exemple dans la lutte contre la pauvreté ou la protection de l'enfance. »