Depuis cinq ans, le foyer de vie pour adultes handicapés "La Maison d’Éole", géré par le CCAS de Versailles, a adopté un fonctionnement à "responsabilités partagées" sur le modèle de "l’entreprise libérée". Les résultats sont probants, se félicite Luc Lafond, son directeur, qui présentait, le 9 mai, son initiative dans le cadre d’une formation.

Quelle est la genèse de ce fonctionnement atypique dans le secteur médico-social ?

Luc LafondJe suis arrivé en 2013 à la tête de La Maison d’Éole, qui avait subi de nombreux dysfonctionnements et des directions vacantes depuis plusieurs années. Nous avons retravaillé le projet d’établissement et mené un chantier sur la bientraitance. En parallèle, j’ai suivi un master qui m’a fait m’intéresser au mouvement managérial de l’autogouvernance, consistant à donner plus d’autonomie aux équipes.

En 2016, l’établissement fonctionnait correctement et était revenu à un système classique où dominait une structure hiérarchique pyramidale. Mais je constatais de petites négligences, ainsi qu'un sentiment de manque de reconnaissance de la part des professionnels et une lassitude de l’encadrement. Je cherchais des solutions pour sortir de ces difficultés qu’on a tendance à attribuer au manque de formation, ou aux trop faibles rémunérations.

Cela m’a conduit à proposer à mes équipes de modifier notre fonctionnement, en devenant un « établissement à responsabilités partagées » sur le modèle de l’« entreprise libérée ».

Qu’est-ce que cela signifie ?