Le nouveau gouvernement Borne tire les conséquences des élections législatives et des accusations portées à l'encontre de Damien Abad. Jean-Christophe Combe, jusqu'ici directeur général de la Croix-Rouge française, et Geneviève Darrieussecq se partagent la solidarité, l'autonomie et le handicap.
Moins d'un mois et demi après la nomination du gouvernement d'Élisabeth Borne, un premier remaniement a été rendu public, ce 4 juillet. L'objectif consistait, notamment, à remplacer les ministres défaits aux élections législatives. Parmi eux, la ministre de la Santé et de la Prévention, Brigitte Bourguignon, qui a perdu de peu la sixième circonscription du Pas-de-Calais.
Le cas Damien Abad
Une question était également en suspens depuis quelques semaines : le sort du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, accusé par plusieurs femmes de viol et d'agression sexuelle. Le couperet est tombé : l'ancien membre des Républicains n'est pas reconduit. Il devrait désormais siéger à l'Assemblée nationale, après sa réélection en tant que député de l'Ain.
Dernier enjeu : ajuster les portefeuilles et doter certains secteurs d'un ministre de plein exercice ou d'un secrétariat d'État. C'est par exemple le cas de la politique de la ville et du logement, de la jeunesse ou encore de l'économie sociale et solidaire (ESS).
Ces nouveaux ministres rejoignent donc Charlotte Caubel, confirmée à son poste de secrétaire d'État chargée de l'Enfance, ainsi qu'Olivier Dussopt, qui reste ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion.
Un premier conseil des ministres a été réuni dès ce 4 juillet.
Jean-Christophe Combe remplace Damien Abad
Si Damien Abad n'est pas reconduit, le ministère de plein exercice dédié aux Solidarités, à l'Autonomie et au Handicap – largement salué par les acteurs du secteur – est pérennisé, avec à sa tête le directeur général de la Croix-Rouge française, Jean-Christophe Combe.
Ce diplômé de Sciences-po connaît le milieu de la politique. Il a été directeur du cabinet de Bruno Bourg-Broc, maire UMP de Châlons-en-Champagne (Marne), puis d'Emmanuel Lamy, maire UMP de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).
Il a rejoint la Croix-rouge française en 2011 et y a occupé plusieurs postes, dont celui de directeur de cabinet de Jean-François Mattei, alors président, puis de directeur général adjoint, avant d'en devenir le directeur général en 2017.
Lors de la passation de pouvoir avec Damien Abad, ce 4 juillet, Jean-Christophe Combe a énoncé plusieurs priorités, dont le soutien aux parents isolés, la lutte contre la pauvreté des enfants et le maintien à domicile des personnes âgées. D'autres sujets s'imposeront à lui, parmi lesquels les pénuries de personnel dans le secteur social et médico-social et la question de l'attractivité des métiers.
L'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) a d'ores et déjà manifesté son intention de le rencontrer « dans les meilleurs délais », afin d'évoquer la situation actuelle « gravissime » du secteur et plaider, à nouveau, pour l'adoption d'une loi Grand âge.