Lors des assises des Ehpad 2021, Brigitte Bourguignon a expliqué que l'abandon de la loi "Grand âge" ne signifiait pas un renoncement, des mesures importantes devant figurer dans le PLFSS. Mais les fédérations regrettent le manque d'ambition de l'action gouvernementale.
« Le grand art, c'est de changer pendant la bataille », disait Napoléon. On ne sait pas si l'empereur fait partie des références de Brigitte Bourguignon. Toujours est-il que la ministre déléguée chargée de l'autonomie a habilement fait d'une défaite pour le secteur (l'abandon de la loi « Grand âge » maintes fois annoncé – lire l'encadré) une opportunité pour rebondir et engager de nouveaux chantiers.
La loi Grand âge absente
« Je ne suis pas en charge d'une loi, mais d'une réforme », a-t-elle affirmé lors des assises des Ehpad, organisées par le groupe EHPA les 7 et 8 septembre, confirmant l'abandon du projet de loi « Grand âge » . Quelques jours avant, à l'occasion des journées parlementaires de LREM puis en séminaire gouvernemental, Jean Castex avait déjà énuméré les réformes à mener d'ici au printemps 2022, sans citer ce texte.
En guise de consolation, le Premier ministre avait alors indiqué que « des mesures nouvelles en vue de renforcer la 5e branche de la Sécurité sociale », relative à l'autonomie, devaient être prises.
« Des mesures fortes et tangibles »
Devant les professionnels des Ehpad, venus en nombre, Brigitte Bourguignon a assuré le service après-vente des annonces du chef du gouvernement. Oui, il y aura bien dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 des « mesures nouvelles, des mesures fortes, des mesures tangibles pour le secteur de l'autonomie et du médico-social. » C'est-à-dire ? On ne le sait pas encore, septembre étant le théâtre d'arbitrages compliqués avec Bercy.
Trois étapes
La ministre déléguée a cependant profité de ces assises pour revenir sur la colonne vertébrale de son action sur le grand âge. La première étape a été franchie avec la création de la 5e branche en 2020. La seconde est composée d'actions en faveur de l'attractivité des métiers (plan métiers, « Ségur de la santé », revalorisation du domicile). À cet égard, Brigitte Bourguignon a demandé aux professionnels de se saisir de la campagne de communication sur les métiers du grand âge, lancée cette semaine.