Quatre ans après le rapport Piveteau-Wolfrom qui visait le déploiement à grande échelle de l’habitat inclusif pour les personnes âgées et handicapées, Bernadette Paul-Cornu, co-dirigeante de l’association Familles solidaires, pointe les freins persistants à la mise en œuvre de cette politique publique.
En 2021, le gouvernement avait hissé le développement de l’habitat inclusif au rang de priorité, où en est-on aujourd’hui ?
Bernadette Paul-CornuC’est très poussif. Depuis plusieurs années, ce déploiement se fait à travers des mesures disparates, sans réflexion globale, comme s’il n’y avait pas de pilote dans l’avion !
Il y a d’abord eu l’inscription de l’habitat inclusif dans la loi Elan en 2018, puis la création de l’aide à la vie partagée (AVP) qui permet aux départements de financer la coordination et l’animation au sein de ces habitats. Les pouvoirs publics ont ensuite adopté des bouts de mesures, comme le récent décret prévoyant l’organisation du travail des salariés résidant au sein d'un habitat inclusif.
Quant aux financements, ils ne tiennent pas compte de tous les besoins comme les charges indirectes liées à l’animation du projet de vie sociale ou le soutien à l’ingénierie.
Quels retours avez-vous du terrain ?