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Handicap : à Nancy des locataires (presque) ordinaires

Longs FormatsAurélie VION12 octobre 2023
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Créée en 2020, l’unité de logements et de services (ULS) permet à quatorze personnes en situation de handicap sévère de vivre chez elles en plein centre-ville de Nancy. Locataires d’appartements du parc social, elles partagent une permanence assurée par des auxiliaires de vie. Une forme d’habitat regroupé alternatif qui s’inscrit pleinement dans le mouvement domiciliaire.

Vivre dans un foyer pour personnes en situation de handicap ? Maxime est catégorique : c’est « NIET ». Ces quatre lettres, le jeune homme les écrit en majuscules sur son ordinateur lorsqu’on l’interroge sur les raisons qui l’ont poussé à venir vivre à l’unité de logements et de services (ULS).

Depuis deux mois, il est locataire d’un appartement T2 situé en hypercentre de Nancy. « Je voulais prendre mon indépendance, avec une sécurité via la permanence », précise Maxime, utilisant une nouvelle fois son ordinateur pour répondre à nos questions.

Vivre en autonomie

Franck - ici avec Anne-Lise Spiess, auxiliaire de vie sociale - vit à l'ULS avec son chien Lago depuis 2020. Cela lui a permis de prendre son indépendance en quittant le domicile familial.   Mathieu Cugnot / Divergence pour Le Media Social

Trois étages plus haut, Franck est sur la même longueur d’onde : « Avant, je vivais chez mes parents. Ils se sont occupés de moi toute leur vie, je voulais être indépendant pour leur donner un peu de tranquillité… », raconte le jeune homme qui vit ici avec son chien Lago depuis 2020. 

« L’ULS me permet de vivre de manière autonome malgré mon handicap. La permanence apporte une certaine sécurité pour moi, mais aussi pour mes parents, ça les rassure beaucoup ! »

Pas d'étage dédié 

Fonctionnelle depuis juillet 2020, l’ULS regroupe 14 appartements (T1 et T2, soit 30 ou 51 m², avec en plus 7 à 8 m² de terrasse) appartenant à l’Office métropolitain de l’habitat (OMH) du Grand Nancy. Les quatorze locataires, qui présentent des lésions cérébrales ou un handicap moteur sévère, sont titulaires d’un bail, au même titre que leurs voisins. 

Leurs appartements sont situés à différents étages de deux immeubles faisant partie d’un îlot comprenant un total de 82 logements. Pas d’étages ou d’ailes dédiés pour ces locataires en situation de handicap : un choix assumé et réfléchi destiné à favoriser la mixité et l’inclusion. D’ailleurs, de l’extérieur, rien ne distingue les appartements de l’ULS des autres, si ce n’est une discrète petite barre noire sur la porte, signe que l’appartement est équipé de domotique.

Une permanence 14 heures sur 24

Depuis un appartement situé au rez-de-chaussée, des auxiliaires de vie se relaient pour intervenir à la demande au domicile des uns et des autres. Ici, Anne-Lise Spiess aide Maxime, un des locataires, à boire un verre d'eau. Mathieu Cugnot / Divergence pour Le Media Social

Ce qui relie les 14 locataires de l’ULS, c’est avant tout la permanence. Pour emménager à l’ULS, les locataires s’engagent à mettre en commun 1 h 30 par jour de leur plan de prestation de compensation de handicap (PCH) pour financer une permanence qui fonctionne 14 heures sur 24 et sept jours sur sept.