Dans un rapport publié fin janvier, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des personnes handicapées, Gérard Quinn, donne des orientations sur la transformation des services devant accompagner la désinstitutionnalisation. Des clarifications positives, selon Thomas Bignal, directeur des affaires publiques de la fédération européenne EASPD.

En septembre 2022, le Comité des droits des personnes handicapées des Nations Unies a publié des lignes directrices sévères appelant les États à éradiquer toute institution. Quelle est la philosophie du dernier document publié, le 30 janvier 2023, par Gérard Quinn sur la transformation des services ?

Thomas BignalSelon nous, ce rapport est très positif car il n’est pas intrinsèquement critique envers les prestataires de services actuels et surtout leur donne des perspectives et des recommandations.

Il ne nie pas leurs difficultés : les cadres juridiques contraignants, le manque de professionnels et de financements dédiés. Mais il essaie de montrer comment les dépasser progressivement.

Si sa philosophie reste en phase avec les lignes directrices qui sont effectivement assez radicales, Gérard Quinn veut accompagner la transformation du secteur et guider les États vers une mise en pratique.

Il pose un défi au secteur, mais un défi nécessaire. Cette fois, il est très dur à critiquer ! Ce texte peut d’ailleurs faciliter les discussions en France sur cette transformation.

La France est-elle le seul pays en Europe rétif à la vision onusienne de l’institution ?

T. B.C’est en effet un débat assez français, un peu allemand aussi, de se focaliser sur l’institution plutôt que d’essayer de voir comment il est possible de quitter un modèle médical pour aller vers des services personnalisés donnant de l’autonomie et de la liberté de choix aux personnes.