À Nantes, l’association Arria a créé en 2010 un "IME Hors les murs" au sein d’un collège public. Un dispositif innovant, qui combine les accompagnements d’une classe Ulis et d’un institut médico-éducatif (IME), puisque l’équipe pluridisciplinaire évolue à temps plein au sein de l’établissement scolaire.
Ce matin-là, Ness, Kévin, Youen et leurs camarades franchissent comme chaque jour le portail du collège le Grand Beauregard, à la Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes. Ils rejoignent leur classe Ulis (unité localisée pour l'inclusion scolaire), un peu différente des autres.
Dans ces 3 salles en enfilade au cœur de l’établissement se trouvent la salle de classe, une plus petite pièce remplie de professionnels qui discutent et une troisième, plus vaste, offrant la possibilité d’y développer plusieurs activités.
Une double notification
Inscrits à la fois au collège et à l'institut médico-éducatif (IME) - une double notification attribuée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) - ces adolescents n’évoluent pourtant que dans ces locaux. L’IME « n’existe pas » matériellement. Les éducateurs, la psychologue, l’orthophoniste et la psychomotricienne sont présents au sein du collège, dans la pièce à côté.
En l’état actuel du système scolaire français, sans cet accompagnement in situ, les adolescents, âgés de 12 à 16 ans et ayant des troubles cognitifs, ne pourraient hélas pas être scolarisés dans cette Ulis. Elle fait aujourd'hui partie intégrante de ce collège périurbain tranquille.
Des professeurs réticents
Mais il n’en a pas toujours été ainsi. En 2010, lorsque l’inspection académique valide le projet, Solène Clergeau, aujourd’hui adjointe de direction pour le service d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) et l’IME Hors les murs de l’association Arria, était éducatrice spécialisée.
« À l’époque, le principal du collège ne nous adressait même pas la parole, et nous étions relégués au fond des locaux. Une majorité de professeurs étaient aussi réticents. Il a fallu montrer que nous n’étions pas là pour juger leurs pratiques. »