La commune d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a mis en place un dispositif municipal, inédit en France, pour accueillir des enfants en situation de handicap, non scolarisés, en attente d’une place en établissement médico-social. L’objectif étant de maintenir leur sociabilisation et d'offrir des moments de répit aux parents.
En cet après-midi ensoleillé de fin novembre, trois enfants et le même nombre d’ « auxiliaires d’intégration » sont réunis autour d’une grande table blanche du Pavillon, un des locaux du dispositif Atelier Passerelle, dans le quartier de la Croix Nobillon à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Saladier, pot de farine, œufs, lait et fouet de cuisine se trouvent à portée de main. Comme tous les lundis après-midi depuis un an, ces enfants en situation de handicap, non scolarisés et en attente d’une place en établissement médico-social, participent à un atelier cuisine. Au menu du jour : pancakes.
Une activité « sympa »
Asma (1) s’approche de chacun des enfants pour leur faire toucher la farine puis leur faire goûter la pâte quand elle est prête. Fatima, dans la kitchenette, met la poêle à chauffer pour faire cuire les crêpes épaisses que les enfants pourront déguster avant d’en apporter une part chez eux.
« L’idée de cet atelier est d’éveiller les sens. Il est né de la recherche d’une activité sympa à faire avec des enfants atteints d’un lourd handicap, avec peu de capacités motrices et intellectuelles », explique Olpha Di Falco la responsable pédagogique de l’atelier Passerelle.
La petite troupe se rendra ensuite à une centaine de mètres de là, dans les autres locaux de Passerelle, au rez-de-chaussée d’un petit immeuble. Pour profiter de la salle sensorielle, calme et seulement éclairée de douces lumières colorées, et des jeux à disposition.
Enfants handicapés « sans solution »
Ce dispositif municipal inédit en France a été lancé en 2016 par la commune d’Aulnay-sous-Bois pour faire face aux difficultés rencontrées par les parents d’enfants handicapés sans solution d’accueil. « Quand on recevait les familles, elles parlaient souvent des ruptures dans les parcours de leurs enfants », se rappelle Anissa Belkedah, responsable de la mission handicap de la ville, créée il y a 30 ans (lire l'encadré ci-dessous).
« C'est également remonté lors des groupes de parole que nous organisions, ajoute Vinciane Mignot, la psychologue de la mission. Des familles parlaient de la difficulté à se retrouver de nouveau avec l’enfant à domicile ».