Les contrats à durée déterminé (CDD) courts, auxquels le secteur social et médico-social a intensivement recours, sont principalement utilisés pour remplacer des salariés absents ou, dans l'aide à domicile, pour s'ajuster à une demande très variable.
En vingt ans, la part des contrats à durée déterminée (CDD) dans les embauches hors intérim s'est fortement accrue, passant de 76 % en 2000 à 87 % en 2019, dans les établissements de 50 salariés et plus du secteur privé. Cette hausse est tirée par les CDD de moins d'un mois. Par exemple, dans l'aide à domicile, le nombre de CDD courts est passé de près de 34 000 en 2000 à plus de 146 000 en 2020 (avec un pic à 181 000 CDD courts en 2018).
Deux documents de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) de mai 2021 s'intéressent aux usages des contrats courts, en particulier dans le secteur du médico-social et de l'action sociale. Ils ont par ailleurs servi de base à une étude du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) centrée sur les contrats courts dans l'aide à domicile.
Remplacer les salariés absents
Principal motif de recours aux CDD courts : le remplacement de salariés absents. En effet, « l'on ne peut pas faire avec une personne en moins » s’agissant du personnel soignant, d'encadrement ou de surveillance de publics fragiles, souligne la Dares. Ces absences sont occasionnées en grande partie par un phénomène d'usure, dû à la pénibilité croissante des tâches à accomplir auprès des personnes accompagnées, au vieillissement du personnel et au gel des embauches.
Ces besoins de remplacement concernent toutes les professions étudiées par l'organisme statistique : infirmières, moniteurs éducateurs, aides-soignants, auxiliaires de vie sociale, aides à domicile, etc.
Jusqu'à 300 CDD courts dans l'année
L'ampleur des besoins de remplacement est « conséquente » : en moyenne, les établissements enquêtés signent 200 à 300 contrats courts dans une année, contre 5 à 10 contrats à durée indéterminée (CDI) au maximum.