Treize stagiaires - porteurs d'un handicap physique ou mental, ayant vécu la grande précarité ou encore souffert d'addictions - ont suivi gratuitement la première formation d’intervenant pair, lancée par l’Association régionale pour l’institut de formation en travail social (Arifts) Pays de la Loire, à Angers (Maine-et-Loire).
En plein atelier, un aboiement étouffé, vague écho à la question d’un formateur, fait sourire les 13 stagiaires.
C’est celui de Loya, le chien guide qui a suivi son maître Arthur Aumoite, 27 ans et malvoyant, dans la formation expérimentale d' « intervenant pair » créée par l’association régionale pour l’institut de formation en travail social (Arifts) Pays de la Loire.
Intervenant pair
Intervenants pairs ? « Ce sont des personnes qui ont des savoirs issus de leurs expériences de vie (situations de handicap, précarité, addictions, maladies), qu’elles ont envie de transmettre à leurs pairs mais aussi à des professionnels en poste ou en formation », commente Thierry Chartrin, responsable du pôle innovation et développement de l’école, à l’origine de ce dispositif.
La dénomination retenue est celle du comité interministériel du handicap (CIH), synthèse des vocables en vigueur désignant différentes fonctions ou « chapelles » (pair advocacy, pair aidant, pair accompagnateur, travailleur pair, etc.).
Savoirs expérientiels
La légitimité de ces personnes, quel que soit le nom qu'on leur donne, est entérinée depuis mai 2017 par une modification du code de l’action sociale et des familles (CASF).
Il y est désormais établi que le travail social s'appuie sur des savoirs universitaires, sur ceux des professionnels du travail social, mais aussi sur « les savoirs issus de l’expérience des personnes bénéficiant d’un accompagnement ».
Pour autant ces détenteurs d’une expertise d’usage ont eux-mêmes besoin d’être formés.
Apprendre à transmettre
« Lorsque nous faisons appel à eux, ils n’ont pas mécaniquement les dispositions pour pouvoir transmettre leur savoir expérientiel, observe Thierry Chartrin, chercheur en sciences de l’éducation, spécialiste de "l’autoformation existentielle". Notre formation répond justement à ce besoin ».
Remettre les pendules à l'heure
Une réponse en trois modules de 126 heures, mise sur pied par des formateurs représentant le champ du handicap physique, de la santé mentale, de l’exclusion et des addictions.