La dissolution de l'Assemblée nationale met aussi fin à la commission d’enquête sur les "manquements des politiques de protection de l’enfance". Sa rapporteure tire un premier bilan de ses investigations : aux yeux de la socialiste, l'État "fait particulièrement défaut".
Alors que votre commission d’enquête n’avait commencé ses travaux que le 30 avril, pour une durée prévue de six mois, comment avez-vous réagi à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale ?
Isabelle Santiago Cela a été une grande surprise, et un choc. Et cela a été d’autant plus compliqué que j’ai appris au même moment le décès d’une petite fille dans un foyer que je connais bien, dans le Val-de-Marne. On ne sait pas encore ce qui s’y est passé, mais cette concomitance dit bien toute l’importance de cette commission d’enquête, qui était historique. J’ai le cœur qui pleure, pour tous ces enfants qui ont tellement besoin d’aide.
Mais j’ai aussitôt eu la détermination d’être de nouveau candidate, en espérant continuer à être l’une des porte-voix des enfants à l’Assemblée nationale. Je pourrais alors demander à remettre en place cette commission d‘enquête, à travers le « droit de tirage » du groupe socialiste.
Mais il faudrait alors reprendre tout le travail à zéro ?
I. S. Oui. Avec la dissolution s’achève la mandature. On ne peut pas reprendre les auditions là où on les avait laissées… De la même manière se perd ma dernière proposition de loi destinée à « accompagner vers l’autonomie les jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance » (ASE) si besoin jusqu’à 25 ans.