Les départements financeront-ils la généralisation de la prime Ségur pour les établissements de leur ressort ? Pour le groupe des conseils départementaux de gauche, dirigé par Jean-Luc Gleyze (PS), il n'est pas question d'abandonner les associations et leurs salariés. Le président de la Gironde fait un tour d'horizon d'une situation sociale qui pourrait être catastrophique en 2025.
Commençons par une question d'actualité. Votre réaction à la composition du gouvernement ?
Jean-Luc GleyzeLa droitisation manifeste de ce gouvernement ne correspond pas à mes valeurs. Et je vous dirais que cela n'est pas pour me rassurer sur la prise en compte de la solidarité par les autorités. Je note, par ailleurs, quelques grands absents dans la sémantique du gouvernement. On parle désormais de ministre de la Famille, et non des familles, ce qui traduit une vision conservatrice de la société. On a oublié le handicap, tout comme les personnes âgées ou le grand âge. La disparition de la protection de l'enfance m'inquiète également.
Par-delà les questions sémantiques, que craignez-vous exactement ?
J.-L. G.La question qui est posée est celle de la préservation de la République solidaire. Va-t-on faire des arbitrages financiers au détriment des nombreuses vulnérabilités qui existent dans ce pays ? Si ce virage est pris, ce serait catastrophique. Nous craignons également que se développent les logiques de privatisation des populations fragiles, dont on a vu les dégâts avec Orpea et plus récemment People & Baby.
Venons-en au « Ségur pour tous ». Pour quelles raisons les départements de gauche paieront alors même qu'aucune compensation n'est prévue par les pouvoirs publics ?