Une étude de l'Injep met en lumière les difficultés d'accès à la formation ou à l'emploi, pour les jeunes majeurs quittant l'aide sociale à l'enfance. Mais les difficultés s'avèrent moins lourdes pour les bénéficiaires d'un contrat jeune majeur.
Une fois sortis de l'aide sociale à l'enfance (ASE), sur quelles ressources les jeunes peuvent-ils s'appuyer pour vivre leur transition à l'âge adulte ? Cette question constitue le point de départ d'un rapport de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep) sur la situation des jeunes à la fin de leur parcours de placement.
Les auteures s'appuient, pour mener leur recherche, sur l’Étude longitudinale sur l’accès à l’autonomie après un placement (Elap), menée de 2013 à 2018 auprès de 1 622 jeunes accueillis à travers 7 départements.
Sortie précoce ou tardive
Les chercheuses distinguent deux profils de jeunes : ceux dont la sortie de l'ASE est « précoce » (avant 18,5 ans), et ceux pour lesquels elle est « tardive » (entre 18,5 et 21 ans).
Dans ce second cas, la prise en charge s'effectue alors via un « contrat jeune majeur » (CJM). Cette mesure, qui permet de prolonger l'aide éducative et matérielle jusqu'à 21 ans maximum, « est conditionnée au projet du jeune et sa durée excède rarement six mois renouvelables », résume le rapport.
Or, « les jeunes sans projet, en rupture scolaire ou au contraire avec des intentions scolaires de plus longue durée, se voient souvent écartés de cette possibilité d’aide ».