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L'Abri : accompagner les personnes "là où elles vivent"

Longs FormatsAurélie VION24 octobre 2024
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Salariées de l’association L’Abri, une travailleuse sociale et une infirmière sillonnent les routes de l’est du département des Vosges pour aller vers les personnes en situation d’urgence sociale, souvent en zone très rurale. Objectif : les ramener vers le soin, mais aussi améliorer leurs conditions de vie, dans des habitats souvent insalubres.

« Vous m’aviez parlé d’un courrier de la CPAM, vous voulez bien me le montrer ? » Sacs en plastique entassés un peu partout, meubles qui encombrent le passage, fenêtre cassée, moisissures, plaques de cuisson qui fonctionnent en permanence pour chauffer le petit appartement situé sous les combles… Malgré le désordre incommensurable qui règne dans son appartement, Monsieur C., 77 ans, retrouve sans trop de difficulté l’enveloppe qu’il tend à Marine Roesch et Aurélie Berg. 

La travailleuse sociale et l’infirmière exercent au sein du service mobile accès santé (SMAS). « C’est pour la vaccination contre la grippe, explique Marine Roesch. Vous voulez vous faire vacciner ? » « Je n’y tiens pas… », réplique Monsieur C. 

L'état du logement

Marine Roesch, travailleuse sociale, dans l'appartement de Monsieur C. L'occasion de faire un point sur l'état du logement, qui pose de sérieux problèmes en termes d’hygiène et de salubrité. Mathieu Cugnot/Divergence pour Le Media Social

Ce qui préoccupe le septuagénaire, c’est surtout son argent. Actuellement sous mesure de sauvegarde de justice, il n’est pas en très bons termes avec sa mandataire. « Elle est juste bonne à prendre l’argent ! », s’emporte-t-il.

Marine et Aurélie écoutent ses doléances, proposent de téléphoner à sa mandataire, mais avant, les deux femmes souhaitent faire le point sur l’état du logement qui pose de sérieux problèmes en termes d’hygiène et de salubrité : « Vous vous rappelez, nous avions demandé des devis pour débarrasser ce qui doit l’être et nettoyer votre logement. Pour 900 €, la personne se charge de tout et nous serons là le jour J. Vous seriez beaucoup mieux et nous pourrions faire réparer la fenêtre… » Malgré leurs arguments, Monsieur C. préfère encore « attendre un peu ».

Patience et persévérance

Vue de l’extérieur, la situation de ce monsieur pourrait sembler au point mort. Mais les deux professionnelles du SMAS portent un regard plus optimiste : « Il y a encore quelques mois, Monsieur C. refusait catégoriquement d’aller voir un médecin. Nous avons réussi à l’emmener chez un médecin généraliste, nous avons progressé », estime Marine Roesch.