Quelle est la réalité, au quotidien, d'une « entreprise libérée » ? Eléments de réponse en s'invitant à l'une des réunions d'équipe d'auxiliaires de vie employées par Alenvi, jeune entreprise solidaire d'utilité sociale (Esus) qui entend « transformer les exécutants en professionnels responsables ».
Comme tous les quinze jours, les membres de la « team Rivia » - Marina, Nezha, James, Lætitia, Frédérique et Françoise - (1), auxiliaires de vie, ont rendez-vous pour leur réunion d'équipe dans les locaux parisiens de leur employeur, Alenvi, une entreprise solidaire d'utilité sociale (Esus) fondée en 2016.
Partager les expériences
Sur la table, des ordinateurs mais aussi des boissons et des repas improvisés, l'heure étant autant au debrief qu'à la pause conviviale. Aux auxiliaires de vie, il faut ajouter Simon Picherit, leur coach. « Le but de la réunion est de partager les expériences des derniers jours, de mettre à plat les problèmes potentiels et de repartir reboosté pour de nouvelles interventions », commente-t-il.
Chez Alenvi, on a adopté un vocabulaire anglo-saxon, mais même s’il y a un coach, c'est bien James, nommé « référent planning », qui mène et rythme la réunion. Car on a ici un mot d'ordre : l'autonomie. Les auxiliaires de vie organisent leur planning, s'accordent sur le temps de travail des uns et des autres, participent au recrutement de nouveaux intervenants (qui intégreront une team par cooptation), et sont présents au premier contact avec les familles des bénéficiaires.
James lance la réunion par un « Comment va chacun ? ». Ici, on se tutoie et s'appelle par son prénom, quelle que soit la fonction. Lætitia ouvre le tour de table en évoquant sa lassitude face au comportement d'un fils qui vit chez sa mère bénéficiaire du service…