« Homme de convictions, Guy Janvier avait fait de la défense des personnes en situation d’exclusion et de la meilleure prise en compte de leur voix, l’objectif de sa présidence d'EAPN France, réseau de lutte contre la précarité et la pauvreté en Europe. » C'est ainsi que l'Uniopss salue la mémoire de Guy Janvier qui vient de disparaître à l'âge de 75 ans.
Cet homme a eu plusieurs vies marquées par le souci de l'intérêt collectif. Haut fonctionnaire, il a été pendant plus de trente ans au ministère des Affaires sociales, exerçant ses missions auprès notamment du directeur général de l'action sociale (DGAS). Il a été délégué interministériel à l'économie sociale. Entre 1997 et 1998, il a travaillé auprès de Martine Aubry, alors ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Outre sa connaissance des questions de l'enfance, Guy Janvier était un expert des questions de toxicomanie.
C'était également un militant socialiste qui avait conquis la ville moyenne de Vanves (Hauts-de-Seine) en 1995 qu'il avait perdue en 2001 à deux voix près. De cette expérience, il avait tiré un livre Itinéraire d'un élu socialiste en Sarkozie (L'Harmattan, 2012).
À la retraite, Guy Janvier avait pris des responsabilités associatives importantes, devenant président de la délégation française de EAPN à partir de 2016. Dans une interview de mai 2019 à TSA (l'ancêtre du Media social), ce militant européen regrettait l'échec de l'UE dans la lutte contre la pauvreté : « En 2008, l'Union européenne s'est engagée à réduire la pauvreté, nous disait-il. À l’époque, l'UE comptait 120 millions de pauvres. L'objectif était de diminuer en 2020 ce nombre de 20 millions. Au lieu de quoi, nous comptons [en 2019] 127 à 128 millions de pauvres. »