Derrière la carte postale, l'île de Beauté accumule les indices de pauvreté. Mais les initiatives ne manquent pas. Le commissaire à la lutte contre la pauvreté développe avec les élus des projets pour "aller vers". Et à Ajaccio, une association a élaboré un nouveau type d'accueil pour les grands marginaux en proie à des problèmes d'alcool.
Le titre cingle en une du quotidien Corse Matin (5 novembre) : « Enfants pauvres, la Corse à l'épreuve ». On y apprend notamment qu'un jeune sur quatre est exposé à la précarité. L'image carte postale de l'île de Beauté en prend un sérieux coup. Regardons les chiffres : le taux de pauvreté monétaire s'établit à 18,5 % en 2018 (contre 14,8 % à l'échelle nationale). Pourquoi ce territoire insulaire, aux particularités si vives, est-il en difficulté ?
Beaucoup de minimum vieillesse
Commissaire à la lutte contre la pauvreté, Didier Medori donne une première explication d'ordre démographique : « une des particularités corses est d'avoir beaucoup de personnes âgées qui sont plus pauvres que la moyenne nationale. » La proportion de personnes touchant le minimum vieillesse est plus forte qu'ailleurs : de nombreuses femmes, notamment, ont travaillé avec leur mari sans cotiser. D'autres facteurs expliquent cette situation : des saisonniers qui s'installent sur l'île avec peu de ressources, des femmes venues du continent abandonnées par leur mari corse, etc.