Constatant une "pénurie de main-d'œuvre qualifiée" pour encadrer les mineurs et une sous-occupation des places, la Cour des comptes propose de suspendre l'application du plan de création des centres éducatifs fermés (CEF).
Vingt ans après la création des centres éducatifs fermés (CEF), ces structures de placement qui constituent souvent la dernière étape avant l'incarcération des mineurs délinquants, la Cour des comptes en dresse un bilan mitigé. Dans un rapport publié le 16 octobre, elle invite à une « pause » dans la création de nouveaux CEF.
Une recommandation qui a peu de chances d'être suivie d'effet : le projet de loi de finances pour 2024 prévoit la poursuite du plan de construction des CEF, avec l’ouverture prévisionnelle de 15 centres par le secteur associatif habilité (SAH) et de 6 autres du service public.
Des CEF sous-occupés
Les CEF « ne concernent qu’une faible minorité des mineurs délinquants », note la Cour des comptes. Au 1er semestre 2022, en moyenne, 417 jeunes étaient accueillis dans les 54 CEF en place, soit 8 par centre. Avec un taux d'occupation s'établissant à 66,9 %, « les CEF ne sont utilisés en moyenne qu’aux deux-tiers de leur capacité d’accueil ».