Au nord de Toulon (Var), l’école "Au nom de la Danse" fait bouger personnes valides et handicapées psychiques et/ou moteurs. On y monte des chorégraphies ensemble, selon le rythme, le corps et la capacité d'attention de chacun. [Reportage réalisé avant le confinement]
On se croirait au printemps à La Farlède, ce samedi après-midi de vacances de février. Tout le monde est en tee-shirt court. Dans la salle de danse s’engouffre le soleil bas de l’hiver tandis qu’Élisa et Lucile dansent en duo, face à la glace, parmi six autres danseuses.
Le fauteuil de « Lulu » tournoie, mû par les jambes d’Élisa qui roule au sol autour de sa partenaire. Lulu la suit du regard et les deux danseuses se répondent en mouvement. Ce ballet fait partie de la danse inclusive que Cécile Martinez développe depuis plus de 20 ans.
« Des enfants qui veulent danser »
« En 1998, j’étais danseuse classique avec un diplôme international d’enseignement de la danse, j’enseignais à Toulon. Le hasard de la vie a voulu qu’un groupe de parents d’enfants polyhandicapés me contacte. Je ne connaissais rien au handicap. En les rencontrant, j’ai simplement vu des enfants qui voulaient danser et j’ai dit ok ! », raconte la fondatrice de l'association Au nom de la danse.
Elle revoit alors sa pédagogie classique, apprend avec eux les bons gestes et met en place une nouvelle méthode de travail pour une danse accessible à tous. « On a tout de suite fait de l’inclusif, ils dansaient avec des enfants valides. »
Pas une thérapie
En 2003, Cécile Martinez ouvre à La Farlède, petite ville sur les hauteurs de Toulon, sa propre école, grâce à la mise à disposition d’une salle municipale. En 2020, elle y est toujours.