À Wasquehal, près de Lille, une crèche accueille des enfants neurotypiques et neuroatypiques. L’équipe pluridisciplinaire travaille à construire un environnement sécurisant et adapté pour les enfants présentant des troubles du développement, mais susceptible de bénéficier à tous.
Dans la grande salle au sol bleu roi, un enfant se cache dans une cabane, deux bébés babillent dans leurs transats, trois enfants plus âgés, installés à une table, se désaltèrent. À première vue, rien ne différencie La maison de Louise et Ted d’une crèche classique.
Pourtant, l’architecture des lieux et son aménagement ont été pensés spécifiquement pour accueillir des enfants présentant des troubles envahissant du développement (TED).
Des troubles très divers

Derrière la formule, le spectre est large : « Il y a autant de formes d’autismes que d’enfants autistes », explique Vincent Huet, directeur général du groupement économique et solidaire Miriad, qui a impulsé l’ouverture de cette crèche.
« Certains vont avoir des difficultés dans le relationnel, d’autres des troubles du langage, des troubles de l’alimentation, d’autres des difficultés dans la motricité ou encore dans la concentration ou l’attention à l’autre », poursuit sa collègue Élodie Spychala, référente TND (troubles du neurodéveloppement) du groupe Miriad.
Hypersensibilité
Un enfant va ainsi n’accepter de manger que des aliments verts, un autre ne pourra jouer sans avoir précédemment classé les jouets selon un ordre précis, un autre sera incapable de comprendre l’émotion d’un camarade.
Ces enfants peuvent être aussi hypersensibles aux bruits, à la lumière, aux changements d’espaces. Et c’est là que les choix d’aménagement interviennent.
Adapter l’environnement

C’est l’environnement qui doit s’adapter à l’enfant et non l’inverse », rappelle Vincent Huet. Ici, pas de mobilier mobile : les tables, le toboggan, les étagères restent à la même place. L’enfant doit pouvoir se repérer facilement et ne pas être perturbé par des changements.