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Article11 mars 2021
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La prévention spécialisée face à des violences inédites entre bandes de jeunes

En Ile-de-France et au-delà, les éducateurs de rue constatent une progression préoccupante des affrontements entre jeunes de quartiers rivaux. Les réseaux sociaux, ainsi que les trafics de drogue, peuvent précipiter ces rixes parfois mortelles.

Pas moins de 21 jeunes arrêtés en possession d'armes blanches, en plein Paris, alors qu'ils attendaient une bande rivale d'un quartier voisin du XVe arrondissement… L'information ne date pas de cette semaine, mais de l'été 1959. Elle était délivrée par le préfet de police de l'époque, un certain Maurice Papon (1), qui estimait alors qu'il fallait « essentiellement ramener à la raison » ces jeunes « blousons noirs » qui perturbaient les riverains, comme le rapportait Le Monde du 4 août 1959…

Voilà au moins de quoi relativiser les affrontements entre bandes rivales, que les médias rapportent abondamment ces dernières semaines, à Paris, dans l'Essonne ou encore dans le Val-de-Marne. Mais ces rixes, parfois mortelles, relèvent-elles bien du même folklore ?

En première ligne

Des travailleurs sociaux se trouvent en première ligne pour le mesurer : les éducateurs de rue des associations de prévention spécialisée. « Ces clubs, organisés dans les quartiers les plus populeux et les plus déshérités des grandes villes, ont pour but d'attirer les jeunes, le plus souvent constitués en bande, dont la rue est le domaine, et qui échappent totalement aux cadres normaux de la société » (sic), comme le vantait le ministère de la Santé dans une circulaire du 20 avril 1959, citée dans l'Histoire du travail social en France d'Henri Pascal.

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