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Article06 mars 2019
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Handicap : la représentante de l’ONU exhorte la France à fermer ses établissements

La désinstitutionnalisation des personnes handicapées doit devenir une priorité en France, affirme la rapporteuse spéciale des Nations unies, Catalina Devandas-Aguilar, dans son rapport définitif très critique à l'égard de la politique française de prise en charge des personnes handicapées, jugée contraire aux droits fondamentaux des intéressées à vivre au coeur de la société.

On en avait eu un avant-goût en octobre 2017, le rapport définitif que vient d'être rendu public enfonce le clou en tirant à boulets rouges sur le système de prise en charge français. Catalina Devandas-Aguilar, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, y livre ses observations suite à sa visite effectuée en France du 3 au 13 octobre 2017 et ses recommandations au gouvernement français.

Un budget national conséquent

La représentante de l’ONU reconnaît que la France alloue d’importantes ressources financières et humaines aux « programmes et services de protection sociale » pour les personnes handicapées, à savoir 39,5 milliards d’euros par an. Malgré tout, critique-t-elle, les mesures qui sont prises actuellement pour répondre aux besoins de ces personnes « sont extrêmement spécialisées et cloisonnées ».

Elle juge notamment « préoccupant de constater que près de 90 % des établissements et services pour personnes handicapées sont gérés par des organisations à but non lucratif qui disposent d’une planification et de directives gouvernementales limitées, et que la majorité d’entre eux proposent des modes de vie résidentiels et institutionnels plutôt qu’une vie en communauté et l’inclusion ».

«Solutions discriminatoires et paternalistes»

Il importe selon elle « de remplacer ces solutions discriminatoires et paternalistes par des mesures gouvernementales de protection sociale qui favorisent la citoyenneté, l’inclusion sociale et la participation communautaire ».