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[Le bilan des 5 ans / 4] Emmanuel Macron, un président des jeunes ?

Longs FormatsSophie LE GALL24 février 2022
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À l'aube de sa fin de mandat, l'heure est à l'état des lieux de l'action d'Emmanuel Macron sur quelques grandes priorités en matière sociale et médico-sociale. Question posée dans ce 4e volet : qu’a réellement entrepris l’autoproclamé « Président des jeunes » pour les 18-25 ans, notamment les plus fragiles ? Une certitude : la crise sanitaire a fortement infléchi sa politique sociale à leur égard.

Depuis que la campagne pour un second mandat a été lancée - même si l’actuel président de la République n’est toujours pas officiellement candidat -, un refrain déjà entonné lors de sa première élection se fait à nouveau entendre dans son camp : Emmanuel Macron serait le « Président des jeunes ».

Un bilan « minable »

Patrick Kanner, a vivement rejeté cette affirmation : « Le seul truc qu’il ait fait pour la jeunesse, c’est d’être lui-même jeune ! C’est un président jeune. Mais il n’a rien fait pour eux. […] Pour moi, c’est un bilan que je qualifierais de minable », a asséné le président du groupe PS du Sénat, défendant au passage celui de l’ancien président socialiste, comme la création de la garantie jeune ou encore la montée en puissance du service civique.

Un avant et un après Covid

Emmanuel Macron lors d'une rencontre avec des jeunes, à Étang-sur-Arroux, en février 2019, dans le cadre du « grand débat national ». Ludovic MARIN/AFP

Si la vérité du bilan d’Emmanuel Macron se situe évidemment au-delà des rivalités politiques, elle n’est pas pour autant simple à définir.

Comme l’explique Louis Maurin, cofondateur et directeur de l’Observatoire des inégalités, le bilan du quinquennat est « complexe à dresser » car il exige d’arriver à « départager ce qui relève de la part des convictions du gouvernement et des actions prises en réaction à la crise ». « Il faudra avoir vécu une crise terrible pour que le gouvernement oublie son orthodoxie budgétaire », souligne-t-il.

Un jeune, une solution

Face à l’urgence sanitaire et sociale - 20 % des 18-25 ans vivent sous le seuil de pauvreté -, le gouvernement a lancé, à l’été 2020, le plan « 1 jeune 1 solution » (quelque 10 milliards d’investissement annoncés), regroupant, notamment, des aides financières ponctuelles directes pour les plus précaires, des aides à l’embauche pour inciter les employeurs à recruter les jeunes candidats ou encore l’ouverture de places de formation.

Le gouvernement a évalué que ce plan avait déjà permis à 3 millions de jeunes de trouver un emploi. Pour la Cour des comptes, qui a dressé son propre bilan du plan dans son rapport annuel publié le 16 février, cette évaluation est à nuancer. Jugeant l'intervention des pouvoirs publics « légitime » dans le contexte de la crise sanitaire, elle l'estime toutefois coûteuse et « mal proportionnée »

Défaut de ciblage

Le plan souffrirait en effet d'un défaut de ciblage. Conséquences : certains publics ont été incités à entrer dans des dispositifs dont ils ne sont pas la cible privilégiée. « De fait, la part de bacheliers dans le public de la garantie jeune est passée de 30 % depuis le début de la crise à 36 % dans les premiers mois de 2021 », relève la Cour des comptes.