Fin novembre, la Commission européenne a donné son quitus au Plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT) présenté par la France – comme une vingtaine d'autres pays – un mois plus tôt. Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) s'est penché sur ce PSMT qui doit encadrer les politiques nationales pour un rétablissement des équilibres budgétaires. Et son avis est fort critique.
Le CNLE juge les prévisions de réduction du chômage particulièrement optimistes d'autant que, explique-t-il, « les destructions d'emplois pourraient atteindre 150 000 postes en 2025. » Et il réfute l'idée selon laquelle la baisse du chômage enregistrée ces dernières années a contribué à réduire la pauvreté. Plus généralement, le CNLE regrette que « l’objectif de lutte contre la pauvreté soit trop peu évoqué dans le PSMT ».
Dans un second temps, le conseil analyse les réformes en cours et ses effets possibles sur la pauvreté. Il constate une dégradation de la confiance des plus pauvres qui s'inquiètent notamment des sanctions prévues par la réforme du RSA et le maintien des minima sociaux. D'où cette demande du CNLE de définir « un minimum de ressources insaisissables pour les bénéficiaires de prestations sociales ».
Enfin, le conseil présidé par le sociologue Nicolas Duvoux s'inquiète des conséquences de la réforme des retraites sur « des travailleurs usés, dans l’incapacité de trouver un emploi, et qui devront basculer au RSA en attendant la liquidation de leur retraite. »
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