Gérard, Massemba ou Célia font partie des 535 personnes mortes dans la rue en 2020, dont le décès a été recensé. Le collectif "Les Morts de la rue" a organisé, le 30 mars, un rassemblement au parc des Buttes Chaumont, à Paris, pour leur rendre hommage.
Le soleil était présent à cette manifestation en souvenir des personnes mortes dans la rue en 2020. Malgré les conditions sanitaires, le collectif « Les Morts de la rue » a en effet souhaité organiser ce rassemblement, dans le parc des Buttes-Chaumont à Paris, en plus d'un événement numérique autour de vidéos.
En 2020, ce sont 535 personnes sans abri dont le décès a été signalé au collectif, avec une moyenne d'âge de 49 ans.
Des animations autour du lac des Buttes Chaumont
Une animation était assurée par deux comédiens, pour illustrer la détresse des gens qui vivent dans la rue. Beaucoup de passants qui n'étaient pas au courant de l'événement se sont ainsi arrêtés pour observer la scène et ont fini par se renseigner auprès des bénévoles.
Pour Bérangère Grisoni, présidente depuis octobre 2020 du collectif, l'objectif de cet hommage annuel est aussi de « sensibiliser la population sur les conditions de vie des sans-abri » (voir vidéo ci-dessous).
Des fleurs pour les défunts
La mairie de Paris avait mis à disposition 535 pots de fleurs représentant chaque personne décédée. Les bénévoles avaient éparpillé ces pots tout autour du lac des Buttes Chaumont : sur chacun d'entre eux, étaient marqués le nom et l'âge d'un défunt et, tout au long du parcours, des membres du collectif lisaient des textes aux promeneurs en hommage aux personnes disparues.
Des funérailles pour les sans-abri
Le collectif « Les Morts de la rue » est composé d'environ 50 associations proches des personnes qui vivent dans la rue. Créé en 2002, ce regroupement associatif a pour but de « rendre hommage publiquement aux morts, accompagner l'entourage, soutenir les proches pour les funérailles et former les salariées et les bénévoles à faire face aux conséquences d'un décès. »
Depuis 2012, le collectif bénéficie « d'un financement » de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS), explique la présidente, pour « établir une enquête épidémiologique sur les morts de la rue ».
Des jeunes en service civique
En plus des quelques salariés qui s'occupent de faire vivre le collectif, des bénévoles et des jeunes en service civique travaillent pour faire connaître le collectif et alerter sur les conditions de vie « dramatiques » des sans-abri. Sara, qui finit son service civique, est entrée dans le groupement d'associations en octobre 2020.
Sa principale mission est de « sensibiliser la population sur le nombre de morts qui décèdent chaque année dans la rue ». Cela passe par du collage d'affiches et, surtout, par un travail d'enquête auprès des gens qui connaissaient ou ont pu croiser la personne décédée, pour essayer de comprendre les circonstances du drame.
Elle met cet engagement associatif en parallèle avec le travail de recherche qu'elle mène, dans le cadre de son master, sur le concept de mémoire (et, plus précisément, sur la mémoire des années de dictature en Espagne). Il lui a ainsi paru « logique » de travailler dans un collectif qui rend hommage à la « mémoire de gens qui meurent dans la rue » (voir vidéo ci-dessus).