Le Centre d'études de l'emploi et du travail (CEET) a pu exploiter les données, publiées par France Travail (qui a remplacé Pôle emploi depuis le 1er janvier 2024), sur les contrôles des chômeurs, nouvel outil majeur des politiques de l'emploi. Ce document de juin 2024 mêle éléments statistiques et propos de contrôleurs, recueillis par le CEET depuis 2020.
Les contrôles n'ont cessé d'augmenter, avec une pause pendant le Covid, passant de 136 000 en 2017 à 523 000 en 2023. Les agents de France Travail doivent « gratter sur tous les délais », par exemple pour réclamer une pièce à un chômeur – 15 jours hier, aujourd'hui 48 heures.
Jusque-là, les contrôles faisaient suite à un tirage aléatoire (en 2017 la moitié des contrôles) ou à des signalements de conseillers (9 %). Depuis quelques années, une autre source connaît une forte hausse (45 % en 2023) : les contrôles ciblant des inscrits sur les « métiers en tension » (hôtellerie-restauration, métiers du soin, BTP, etc.).
« Les personnes inscrites sur un métier en tension sont un peu plus souvent radiées (14 %) que celles qui sont contrôlées de façon aléatoire (9 %), mais bien moins souvent que celles qui sont contrôlées à la suite d’un signalement (43 %), note l'étude.
Les agents expliquent que de nombreuses raisons (mobilité géographique, garde d’enfants, santé…) compliquent le retour à l'emploi. Et depuis la pandémie, de nombreux demandeurs d'emploi expriment des exigences par rapport à la qualité de leur travail. « Moi, ce que j’ai fait avant, c'est hors de question, je ne veux plus le faire », rapporte un conseiller.
Au regard des statistiques, le CEET conclut : « Les croyances d’éventuels effets bénéfiques pour le marché du travail d’une mise sous pression des demandeurs d’emploi pour le marché du travail restent à démontrer. »
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