Attention, film choc ! Ne pas se fier à la belle affiche du "Marchand de sable" de Steve Achiepo, qui sort en salles mercredi 15 février : c'est l'exploitation de la misère humaine par les "marchands de sommeil" que met en scène le jeune réalisateur dans ce premier long-métrage maîtrisé, dense et intense.
Entre difficultés sociales et mauvaises fréquentations, Djo (Moussa Mansaly, très convaincant) se débat comme il peut pour offrir à sa fille une meilleure vie. Après une peine de prison, il travaille comme livreur et habite chez sa mère, dans un appartement suroccupé où les matelas posés à même le sol se disputent l'espace disponible.
Travailleuse sociale, son ex-femme, Aurore (Ophélie Bau, très juste), soutient les efforts de Djo pour s'en sortir mais elle s'inquiète des conditions de séjour de son enfant chez son père.
Des réfugiés sans toit
Le tout aurait pu donner une oubliable comédie dramatique comme le cinéma français en produit à la pelle. Mais c'est la veine sociale du 7e art qu'exploite Steve Achiepo dans cette fiction aux accents de vérité.
Car la situation des personnages prend un tour dramatique lorsqu'une tante éloignée (Aïssa Maïga, dans un second rôle déterminant), fuyant la guerre civile ivoirienne, débarque avec ses trois enfants, en quête d'un toit et de sécurité.