La question taraude nombre d'acteurs de la lutte contre la pauvreté : que devient donc le Pacte des solidarités, d'abord annoncé pour janvier, puis reporté à la mi-mars par le ministre Jean-Christophe Combe ?
« Il ne vous aura pas échappé qu'au regard de la situation actuelle le calendrier a glissé », répond-on au ministère des Solidarités, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. « L'objectif est de garantir une bonne articulation avec les chantiers liés au pacte », du projet de France travail au nouveau plan Logement d'abord. « Donc les associations comme les collectivités poursuivent ce travail en cours de finalisation pour l'horizon du printemps. »
« On n'est pas à quelques semaines près », concède Daniel Goldberg, le président de l'Uniopss. Mais il remarque que « l'objet change de nature » avec cette « logique ensemblière » qui agrège plusieurs réformes aux orientations envisagées en novembre.
Et de son point de vue, « la coconstruction des politiques publiques qui avait été proposée n'est pas aboutie » : car si les associations de solidarité sont certes écoutées, elles en sont désormais à « attendre la fumée blanche », et tout particulièrement « les arbitrages de Bercy ». De quoi le mettre « en alarme » face aux autres concertations ouvertes dans le cadre des « CNR thématiques ».
Mais Daniel Goldberg se préoccupe aussi du contenu même du Pacte des solidarités : « Dans cette période très dure », il redoute qu'après « de grandes annonces, les personnes en difficulté ne ressentent pas concrètement un changement de braquet dans leur vie quotidienne ».
À lire également :