Trois groupes d’opposition ont suffi pour supprimer l’article 10 du projet de loi pour le plein emploi, qui devait faire des communes les "autorités organisatrices de l’accueil du jeune enfant". Dans le secteur, la consternation domine.
Au téléphone, Élisabeth Laithier pèse chacun de ses mots. « Je suis très amère, consternée, triste, en l’état actuel des choses, pour les professionnels et pour les parents – mais aussi interrogative. » Ce 5 octobre, la présidente du comité de filière de la petite enfance se montre encore abasourdie, après le rejet par l’Assemblée nationale, le 3 octobre, de l’article 10 du projet de loi pour le plein emploi.
Et pour cause : le texte organisait la gouvernance du « service public de la petite enfance » (SPPE), promis pour 2030, et pour lequel elle avait elle-même mené une concertation de près de six mois, au début de l’année. Tel qu’il avait été adopté en première lecture au Sénat, l’article faisait des communes les « autorités organisatrices de l’accueil du jeune enfant », chargées notamment du recensement des besoins des moins de trois ans, et de l’accompagnement de leurs parents.