Surcharge de travail, manque de personnels, mesures d’assistance éducative qui tardent à s’appliquer, laissant les situations de danger se dégrader… Le Syndicat de la magistrature documente, grâce à un sondage, l’embolie du système en amont de l’aide sociale à l’enfance.
Sur la carte de France s’affiche, en rouge, le nombre des dossiers en souffrance : 397 en Ille-et-Vilaine, 300 en Loire-Atlantique, 248 dans le Nord, pour les départements les plus submergés… Autant d’enfants en souffrance, à travers tout le pays.
Dans un « État des lieux d’un système qui craque », le Syndicat de la magistrature a voulu dénombrer les placements inexécutés en France, en novembre 2023. Il a donc diffusé un sondage, auprès des 522 juges des enfants du pays, auquel 176 ont répondu.
Et dans presque deux tiers des départements, il a ainsi pu recenser plus de 3 300 « enfants en danger maintenus dans leur famille », « faute de place d’accueil » disponible, comme le précise l’organisation, dans son document publié le 6 mai.
Placements mal ou non exécutés
De fait, les places d’accueil des mineurs placés par les juges des enfants sont aujourd’hui « insuffisantes sur la totalité du territoire », rappelle ce syndicat classé à gauche. Et désormais, certains mineurs pourtant en danger ne sont même plus conduits vers un placement « par les juges des enfants, qui savent que leur décision ne sera pas exécutée ». Un tel renoncement arrive à 77 % des répondants.