Dans un rapport, l'Uniopss entend faire de la perte d'autonomie des personnes précaires vieillissantes un sujet de politique publique. Elle propose de renforcer les pensions de famille, l'habitat inclusif et les petites unités de vie. Formation et coordination des acteurs sont également au menu.
Pour sortir de cet impensé des politiques publiques qu'est le vieillissement des personnes très précaires, celles qui fréquentent les centres d'urgence et autres CHRS, l'Uniopss a réalisé une étude, avec l'appui de la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (Dihal), en associant ses délégations régionales et ses adhérents individuels comme Emmaüs, l'Armée du salut ou les Petits frères des pauvres. Le travail a débouché sur un rapport, rendu public le 9 avril.
L'enjeu est de taille. Selon l'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France, parmi les personnes présentes dans la file active des structures accueil hébergement insertion (AHI) de la région, quasiment une sur cinq présentait une situation de dépendance liée au vieillissement ou au handicap (chiffres de 2020-2021). Selon l'Uniopss, 30 000 à 40 000 personnes précaires pourraient être concernées par ce vieillissement accéléré.
Allongement de la vie
Il faut noter que les progrès de prise en charge des sans-abri, notamment sur le plan médical, font qu'une bonne partie d'entre eux dépassent le cap de la cinquantaine (âge auquel ils décédaient fréquemment auparavant). « Actuellement, un quart des hommes en précarité meurt avant 62 ans », précise Gilles Desrumaux, président du groupe « prévention, hébergement et logement » de l’Uniopss.