Ce 22 novembre, politiques et responsables associatifs se retrouvent au Cese pour célébrer les trente années d'engagements contre la pauvreté d'Alerte. Mais pourquoi ce collectif a-t-il été créé en 1994 ? Quels ont été ses grands combats ? Interview croisée de deux acteurs d'hier et d'aujourd'hui.
Pour parler des trente ans du collectif Alerte, Le Media social a réuni deux acteurs associatifs engagés au début et actuellement au sein du collectif Alerte. Hugues Feltesse, aujourd'hui à la retraite, était jusqu'en 2001 le directeur de l'Uniopss qui a été moteur dans la création du collectif. Noam Leandri, magistrat financier, est, depuis deux ans, le président de ce collectif.
Dans quel contexte social et politique a été initié le collectif Alerte ?
Hugues FeltesseDans les années 80, on a beaucoup parlé des « nouveaux pauvres ». Laurent Fabius, alors Premier ministre, avait lancé un premier « plan hiver » ciblé sur les gens à la rue. À cette époque, l'Uniopss avait des membres engagés pour la lutte contre la pauvreté, mais qui échangeaient peu. Nous étions davantage positionnés sur le médico-social et la protection de l'enfance. Suite à une discussion avec Jean-Michel Belorgey, président (PS) de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, l'Uniopss a pris l'initiative de réunir l'ensemble de ses adhérents concernés par la pauvreté
Et comment cela s'est-il passé ?
H. F.Au début, notre initiative a suscité du scepticisme. Je me souviens du responsable du Secours catholique se demandant ce que cela pouvait bien leur apporter. Mais dès la seconde réunion, tous ont compris l'intérêt de rassembler tout le monde et de travailler ensemble. Nous avons donc constitué une commission pauvreté au sein de l'Uniopss.