Lors des Assises de l'aide à domicile, les grandes fédérations ont décrit une situation grave sur le terrain, avec d'importantes destructions de services. Face aux défaillances, l'UNA et la Fehap demandent un financement direct par la branche autonomie.
À la tribune des Assises nationales de l'aide à domicile, ce 7 novembre, devant 300 participants, certains intervenants ont eu le sentiment de se répéter par rapport à l'édition 2022. En fait, ils ont dressé les mêmes constats, mais en pire. Face à un directeur général de la cohésion sociale (DGCS), Jean-Benoît Dujol, toujours très optimiste, la présidente de la fédération UNA est partie à l'assaut, avec la fougue de celles et ceux qui savent qu'il faut jeter toutes ses forces dans la bataille.
Un fonds d'urgence insuffisant
« J'entends parler de virage domiciliaire. Mais si on rate le virage, on se retrouve dans le gouffre. Nous y sommes », estime Marie-Reine Tillon. Et la présidente de l'UNA d'ajouter : « À la fin de l'année, un quart des structures pourraient arrêter. Cela veut dire des salariés au bord du chemin et des personnes sans accompagnement. »
Si le DGCS a vanté la mise en place rapide des commissions départementales, chargées de distribuer les 100 millions d'euros d'aides du fonds d'urgence, les échos des fédérations de l'aide à domicile ont été beaucoup plus réservés. « Dans le domicile, nous avons estimé les besoins à 400 millions d'euros et le champ des établissements parle d'un milliard d'euros. En tout et pour tout, on attribue à ces deux secteurs 100 millions d'euros », a fustigé Marie-Reine Tillon.