Avec les mineurs non accompagnés (MNA), « les structures de l'ASE [aide sociale à l'enfance] sont saturées. L'État doit agir ! » C'est par cette interpellation que les Départements de France rendent compte, dans un communiqué du 11 mai, d'une rencontre avec les ministres Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti et la secrétaire d'État Charlotte Caubel.
« Tout est en train d'exploser », y est cité leur président François Sauvadet. « Nous accueillons déjà, au sein de l'ASE, un grand nombre de mineurs qui ne devraient pas être de notre responsabilité, du fait des carences de la PJJ et des ARS. Les MNA sont devenus trop nombreux pour un système qui n'a pas été pensé pour cela », déplore l'élu (UDI) de la Côte-d'Or.
Les Départements de France jugent « urgent de renforcer les moyens de la police et de la gendarmerie pour gérer les flux aux frontières, mais aussi ceux de la justice pour accélérer les processus d'évaluation de minorité ».
Ils regrettent en outre qu'une « simple déclaration de minorité » suffise à « solliciter l'ASE » pour une mise à l'abri. Selon cette association d'élus, à majorité de droite, certains MNA « sont violents et délinquants récidivistes », ce qui ne « laisse pas d'autre possibilité aux départements que de recourir à l'hôtel », une formule de placement qui doit être interdite à partir de 2024.
D'après les statistiques du ministère de la Justice, 5 832 MNA ont été confiés sur décision judiciaire entre le 1er janvier et le 5 mai, contre 14 782 pour toute l'année 2022.
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