L'accord prévoyant le "Ségur pour tous" dans la Bass est désormais opposable, soutient la directrice générale adjointe de Nexem, Dorothée Bedok. "On ira jusqu’au contentieux", prévient-elle. Le syndicat d'employeurs associatifs entend désormais "se battre" pour l'augmentation des salaires.
Le « Ségur pour tous » sera-t-il financé par les pouvoirs publics ? Les employeurs l'espèrent. Entretien avec Dorothée Bedok, directrice générale adjointe de Nexem, l'une des deux fédérations employeurs (avec la Fehap) constituant la confédération Axess, signataire avec les syndicats de salariés de l'accord du 4 juin 2024. Celui-ci prévoit d'octroyer la revalorisation salariale de 183 euros net par mois (« prime Ségur ») à tous les salariés relevant du champ de la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass).
Comment réagissez-vous à l’appel des Départements de France (DF) à leurs adhérents « à ne pas mettre en œuvre l’extension de la prime Ségur », convenue « sans concertation préalable avec les départements » ?
Dorothée BedokÉvidemment, nous nous érigeons contre cette déclaration. Les départements ont été associés depuis plus de trois ans à toute la réflexion sur le Ségur !
Nous avions encore fait un courrier aux financeurs en amont, dès le début du printemps, pour leur dire qu’on avançait sur l’octroi du Ségur pour tous les oubliés, puisque nous avions obtenu le feu vert de la ministre Catherine Vautrin. On ne voulait évidemment pas signer sans être assuré qu’on aurait les financements…
Mais vous n’aviez que le feu vert du gouvernement…
D. B.Oui, du gouvernement, qui avait créé à notre demande un comité des financeurs, comme promis à la conférence des métiers de février 2022.
Ce comité de financeurs fonctionne : nos interlocuteurs ministériels nous disaient y travailler très étroitement avec l’ensemble des financeurs, dont les départements.