Selon l'Odas, la dépense sociale départementale a augmenté de plus de 5 % en 2023. Le secteur de l'aide sociale à l'enfance (+ 10 %) et celui des "personnes handicapées" concentrent les augmentations les plus fortes. Pour la première fois depuis trois ans, les dépenses liées au RSA repartent à la hausse.
« Au pied du mur ». Voilà comment l'observatoire de la décentralisation et de l'action sociale titre sa dernière production relative aux dépenses sociales et médico-sociales des départements en 2023. Et l'Odas de noter qu'une « telle progression ne s'était pas produite depuis la période 2009-2011 ».
Pour réaliser son enquête, l'Odas s'est appuyée sur les informations fournies par 46 départements volontaires qui donnent lieu ensuite à une extrapolation à l'échelle nationale (hors Outre-Mer).
Près de deux milliards en plus
En effet, la dépense nette totale d'action sociale est passée de 41,490 milliards d'euros (Md€) en 2022 à 43,640 Md€ en 2023. De même, la charge nette (dépense moins dotations versées par l'État) a évolué de 32,640 Md€ à 34,370 Md€. Dans les deux cas, la progression d'une année sur l'autre est supérieure à 5 %.
Comment expliquer une telle envolée de la dépense départementale ? Le secteur de l'aide sociale à l'enfance (ASE) qui approche les 10 milliards (9,760 Md€) est le principal responsable avec une croissance supérieure à 10 %. À lui seul, il représente presque la moitié de la hausse entre 2022 et 2023 : 900 M€ sur une croissance de l'action sociale de 2,15 Md€. En 2020, ce budget tournait autour de 8 Md€ : il a augmenté de deux Md€ en trois ans.