Toutes les épreuves terminales sont annulées pour les diplômes d’Etat de 2020. Ainsi a tranché la DGCS, après plus d’un mois de suspension des cours. Cependant le droit à redoubler les diplômes de niveau 5, l’an prochain, est confirmé.
Les épreuves de dernière année auront-elles bien lieu, après le déconfinement prévu pour le 11 mai ? De jour en jour, la question pouvait tarauder les étudiants en travail social, qu’ils soient actuellement en stage, en renfort en établissement social ou médico-social, ou eux-mêmes confinés, éventuellement occupés à achever leur mémoire. La question est désormais tranchée par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) : elle vient d’annoncer « l’annulation de toutes les épreuves terminales, écrites et orales, pour tous les diplômes délivrés au titre de l’année 2020 », qu’ils soient de niveau « pré » ou « post-bac ». Comme elle le justifie, le confinement dû au Covid-19 a entraîné non seulement une suspension des cours, mais aussi « une impossibilité à organiser certaines épreuves certificatives ».
Contrôle continu
Mais alors, comment les étudiants de dernière année pourront-ils finaliser les « domaines de compétences » qui leur restaient à décrocher ? Les notes manquantes seront remplacées par des « propositions de notes », que fourniront les établissements, « au vu des différentes évaluations conduites lors du parcours de formation des candidats ». En clair, les oraux et écrits cèdent la place au contrôle continu !
Écrits en option
Au passage, la DGCS précise qu’il n’y aura « pas d’obligation de rendre les productions écrites prévues », telles que les mémoires ou les dossiers de pratiques professionnelles (DPP), qui devaient normalement encore être défendus à l’oral. Les étudiants « seront néanmoins incités, lorsque cela leur est possible, à rendre ces travaux directement à leur établissement de formation, afin de faciliter le suivi pédagogique ». À l’École santé social Sud-Est (Essse), par exemple, la direction générale a déjà annoncé à ses étudiants qu’elle tenait à ce que tous rendent « leurs écrits de certifications conformes aux exigences initiales », car ces travaux lui paraissent « inestimables ».
Pas de valorisation de la réserve
Quant aux étudiants ayant rejoint la réserve sociale face à la pandémie de covid-19, il n’y aura pas de « valorisation spécifique » de cette mobilisation. En effet, « tous les étudiants n’étaient pas en situation de pouvoir s’engager », argue l’administration centrale. « En revanche cet engagement pourra être signalé dans le dossier de l’étudiant et venir à l’appui de son étude par le jury. »
Redoublements en question
Voilà donc une particularité supplémentaire pour les étudiants espérant décrocher cette année un diplôme d’État de niveau 5 – pour devenir assistant social, éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants, CESF ou éducateur technique spécialisé. En effet ils constituent la toute dernière promotion à préparer ces « DE » dans l’ancienne mouture, reconnue à bac + 2. L’an prochain, tous ces diplômes seront de niveau 6, équivalent à la licence… Dès lors, pour les actuels élèves en troisième année, une question s’est vite imposée : s'ils échouent, auront-ils bien droit de redoubler ? Cet hiver, la DGCS le leur a assuré, mais des textes officiels devaient encore le confirmer. Ceux-ci étaient promis pour le premier trimestre 2020. Et depuis, rien n’avait été publié…
Confirmations
La direction générale l’annonce donc à présent : un rattrapage sera bien organisé « au premier trimestre de la prochaine année scolaire ». Et pour les étudiants qui auraient échoué au rattrapage, « il sera prévu des modalités de présentation à la session de certification de niveau 6 en 2021, conformément aux engagements déjà pris ». Du reste, « les textes réglementaires, prêts avant la situation de crise sanitaire, sont en cours de modification pour être adaptés aux nouvelles contraintes issues de la crise ». La direction générale promet maintenant des « modifications de la réglementation des diplômes » ainsi qu’une foire aux questions, pour les « toutes prochaines semaines ».
Une décision qui fait débat sur les réseaux sociaux
Pas de mémoire ni de « DPP » à défendre pour décrocher le diplôme d’État (DE) d’assistant de service social, en 2020 ? Sur Facebook, une professionnelle craint déjà que le DE de 2020, de niveau 5, soit un peu plus « dévalué par cette solution ». Une autre entrevoit même, par avance, « la cata sur le terrain »… Les remarques sont postées sur un groupe privé, « on sait que je suis assistant(e) social(e) quand… », et elles font aussitôt bondir certains étudiants.
« Donc un bon professionnel dépend de deux oraux et un écrit », nargue l’une des membres ? « J'ai un contrôle continu plutôt pas mal qui m'a permis de progresser, j'ai eu des évaluations positives de mes tutrices de stage, j'ai suivi deux stages de 6 mois », plaide un autre : « Si j'ai le diplôme, je ne me sentirai pas moins légitime que des professionnel.le.s qui ont eu le leur avec des épreuves finales. » Enfin une autre étudiante rappelle que « pour certains on a fini nos DPP, mémoire (fin de rédaction pour ma part) » : dès lors cette annonce constitue « une grosse frustration pour nous aussi »...