Les femmes sont davantage discriminées dans l'accès au logement. En cause, des revenus plus faibles et la fréquence des situations de monoparentalité, pointe le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement.
« Plus fortement exposées aux emplois précaires les moins bien rémunérés et aux temps partiels, mais aussi aux situations de monoparentalité, les femmes sont plus souvent en situation de précarité que les hommes. » Le 28e rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement, présenté ce 1er février, s'intéresse aux différences entre les sexes, longtemps reléguées au second plan par les enjeux de l'origine sociale ou de la nationalité.
Monoparentalité et pauvreté
Comment s'expliquent les différences genrées d'accès au logement ? La question des temps partiels – et donc des revenus plus faibles – est centrale. « En 2021, explique le rapport, 28 % des femmes en emploi occupent un poste à temps partiel contre seulement 8,3 % des hommes actifs. » D'autre part, les familles monoparentales, constituées à 83 % autour de la femme, sont largement représentées parmi les ménages modestes. Un bon tiers des familles monoparentales vit sous le seuil de pauvreté.
Quatre moments de vie
« Les inégalités entre les deux sexes, explique Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, se jouent à quatre moments de la vie : la décohabitation du domicile parental, la séparation, l'héritage et le veuvage. » À chaque étape, s'expriment des inégalités plus ou moins fortes.